A la fin des années 1990, Wolfgang Tillman subit de nombreuses pertes dans ses amis causé par les ravages du sida. Pendant toute la décennie, le sida a donc tenu un rôle de premier plan, même s'il n'en fit pas directement un sujet de chronique. Néanmoins, les images des vêtements éparpillés évoquent tellement le désir et la perte qu'on ne peut s'empêcher de songer au sida. Ces objets inanimés compensent une absence ressentie comme intolérable par le sujet.
Für Immer Burgen (1997) est la photographie qui parle le plus explicitement du sida. On y voit une main robuste cherchant sur un lit la main d'un autre. Le pouce de cette seconde main est relié à un dispositif électronique, émettant une lumière rouge qui tranche avec le bleu institutionnel du lit, et nous signale que ce contact éphémère entre deux être a lieu dans le froid aseptisé d'une chambre d'hôpital. Personnellement, il me serait impossible de ne pas associer cette image au sida. Mais il serait erroné de penser qu'il n'y ai aucune autre signification possible à cette photographie. D'ailleurs, cela irait à l'encontre de l'affirmation de Tillmans "Je ne suis pas intéressé par une seule façon de voir, mais par la constitution de réseaux d'images et de significations capables de refléter la compléxité du sujet".
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