lundi 30 janvier 2012
Wolfgang Tillmans - Puerto-Rico
" Contrairement à beaucoup, Tillmans n'aime pas les couleurs faciles et superficiellement séduisante de la photo de mode standard. Sa palette à lui est intense mais discrète, somptueuse et évocatrice plutôt que strictement descriptive. Son sens chromatique est celui de quelqu'un qui a toujours connu la photocopie couleurs. On retrouve un peu de cet esprit dans le fait que beaucoup de ses personnages empruntent sciemment à la rhétorique visuelle de la photo de mode et "pop", se créant et se re-créant constamment à partir d'éléments stylistiques puisés dans d'autres époques et d'autre lieux, puis "remixés" en des assembages mouvants qui interrogent la possibilité d'intervention et de nouveauté de l'individu . " Simon Watney, Londres, Juillet 1994
jeudi 26 janvier 2012
Wolfgang Tillmans - Bibliographie
Wolfgang Tillmans. Cologne: Taschen, 1995, réédité 2002 |
Kunsthalle Zürich, 1995, réédité 2008 |
Tokyo: Wako Works of Art, 1999 |
Tokyo: Wako Works of Art, 2008 |
Tokyo: Wako Works of Art, 2004 http://tillmans.co.uk/images/stories/pdf/wakobook3_web.pdf |
Tokyo: Wako Works of Art 2001 |
The Conversation Series, Vol. 6. Cologne: Verlag der Buchhandlung Walther König, 2007 |
Photography by Wolfgang Tillmans. London: HIV i-base, 2007 |
Wer Liebe wagt lebt morgen. Ostfildern-Ruit: Kunstmuseum Wolfsburg, 1996 |
New York and Göttingen: P.S.1/Steidl, 2006 |
Cologne: Verlag der Buchhandlung Walther König, 2007 |
London: Serpentine Gallery, Koenig Books London, 2010 |
London and New York: Phaidon, 2002 |
Lighter. Ostfildern and Berlin: Hatje Cantz and Hamburger Bahnhof—Museum für Gegenwart—Berlin, 2008 |
Los Angeles. New Haven and London: Museum of Contemporary Art, Chicago, and Hammer Museum, Los Angeles, 2006 |
Wolfgang Tillmans. Frankfurt am Main: Portikus, 1995 |
Cologne: Verlag der Buchhandlung Walther König, 1999 |
Cologne: Verlag der Buchhandlung Walther König, 2001 |
Cologne: Verlag der Buchhandlung Walther König, 1997 |
Cologne: Taschen, 2005 |
Taschen, 1998, réédité Wolfgang Tillmans, 2002 |
Ostfildern: Hatje Cantz, 2011 |
Genom 2002
Tillmans aime photographier des objets insolites de la vie quotidienne, pour les mettre en scène, en valeur, en lumière... Il recherche la beauté dans une réalité "non-esthétique".
Ce qui est particulièrement visible dans cette photographie "Genom" de 2002.
Quoi de plus moche et inintéressant que des chaussettes? Tout le monde en as, tout le monde en porte, mais personne n'y porte la moindre attention.
Et pourtant Tillmans en a fait le sujet de sa photographie, que je trouve pour ma part très réussis, d'une beauté et d'une sensibilité qui lui est propre. Cette photo change le regard du spectateur sur les chaussettes, elles accrochent le regard et on ne peut s'empêcher de les trouver belles.
Tillmans a le dont d'animer ses natures mortes en combinant de manière ludique et parfois excentrique les objets qui l'entourent.
Four Boots 1992
Ce contact éphémère, léger entre deux êtres, me fait indubitablement pensé à l'homosexualité et plus particulièrement à l'amour. Cette photographie nous montre simplement quelque chose de profond et d'intime. A la fois simple et poétique, qui suscite la curiosité du spectateur et nous amène à imaginer ce qui se passe dans le hors champ : est-ce deux hommes ? Un homme et une femme ? Ils s'embrassent ? Se confrontent ?
Mental Picture #50 2000 et Icestorm 2001
" J'ai réuni les choses qui avaient mal tourné dans la chambre noir... Dans tous mes travaux, les erreurs ont toujours joué un rôle important. On pourrait presque dire que le progrès vient toujours de l'erreur..." Confie W.T.
Les "Intervention pieces" ont leur origine dans certains accidents survenus en chambre noire, au cours du développement, qui ont motivés depuis des interventions, cette fois-ci volontaires, sur l'image et le papier photographique ; les "Mental pictures"cultivent elles aussi les propriétés évocatoires de l'abstraction et rappellent "toutes sortes de choses organiques ou sous-marines"
"Si une chose semble réelle, alors elle gagne en puissance parce que les gens croient qu'elle est réellement arrivée. Je suis à la recherche d'une authenticité de l'intention, mais je n'ai jamais recherché l'authenticité du sujet ; je suis à la recherche d'une vérité universelle, mais pas de la vérité de tel moment particulier." W.T.
Chaos Cup -1997
Grâce à son sens insolite de la beauté combiné à son intérêt pour les objets du quotidien, Tillmans a produit un grand nombre de natures mortes. "Je veux refléter la manière dont je vois le monde. Que je suis conscient du fait qu'à cet instant, je regarde le ciel, mais qu'à cet autre, je regarde mes pieds... Ce qui m'intéresse, ce sont les différents aspects de la vie, je veux leur offrir un espace et une représentation." explique-t-il.
Elles véhiculent le sens profond de la relation physique et émotionnelle du photographe avec les objets qu'il prend. De plus, la vue en plongée accentue les qualités abstraites des "motifs" (ici le reflet des branches de l'arbe dans la tasse de café).
L'impression de voir les choses à travers les yeux du photographe donne une dimension suplémentaire à la composition et assure un ancrage émotionnel, résidu d'une expérience vécue passée à laquelle le spectateur peut s'identifier grâce à son propre vécu.
Oeuvres Abstraites - Séries Urgency et Freischwimmer
Freischwimmer 2004 |
Ostgut freischwimmer |
Freischwimmer 2003 |
Depuis les année 2000 Tillmans travail en particulier la lumière et les couleurs. Il fait de nombreuses photographies abstraites d’une grande poésie (ex : Urgency, Lighter, Freischwimmer, Blushes ... ), qu'il réalise en chambre noire, en exposant manuellement le papier photo à des sources de lumières adaptées et modifiées, comme des torches. Tout se fait en manipulant la lumière sur le papier et non sur le négatif. La plupart du temps, le processus chimique n'est même pas du tout impliqué. C'est tout à fait un processus global dans lequel Tillmans ne veux pas vraiment intervenir "parce que les images doivent être ce qu'elles sont et pas seulement le produit de comment elles sont faites." W.T.
Ugency |
Urgency XXII 2006 |
Urgency XIII 2006 |
La première question que chacun se pose devant une photo est : Qui est-ce ? Où est-ce ? Quand cela a-t-il été fait ? Comment a-t-elle été prise? On voit toujours une photo à travers son contenu et rarement à travers sa présence comme un objet en lui-même, alors que si l'on est confronté à d'autre objets d'art, on a toujours affaire aux deux aspects.
"C'est ce que j'essaie de négocier dans mes expositions en me demandant par exemple: Que se passe-t-il si je mets uniquement six Blushes sur ce mur ? ou Comment l'épreuve couleur encadrée va-t-elle cohabiter avec l'impression jet d'encre accrochée sans cadre ? " W.T.
---> Beauté éthérée, presque astronomique, comme une imagerie corporelle choquante de taches ou de vaisseaux sanguins sous la peau.
Oeuvres Abstraites - Série Lighter
Le reflet parcourt en sourdine l’ensemble du travail de Wolfgang Tillmans, et se concrétise dans la série des Lighter (2008). La surface photosensible est traitée sur un mode totalement abstrait, en tant qu’objet, exploitant ses qualités de luminosité et de brillance. La photographie cesse donc d’être « le dernier relais entre les images et les informations pures » pour devenir une image/reflet, un objet réflexif/réfléchissant qui ne renvoie à rien sauf au spectateur.
Tillmans dément l'idée de la photographie comme un simple support en deux dimensions, Ligter est une étonnante série de photographies colorées, avec des plis, les transformant en éléments sculpturaux, ou encore en gravures audacieuses.
Ses expositions
Dans ses expositions Wolfgang Tillmans accroche régulièrement ses œuvres avec du scotch, on pourrait croire à une provocation de sa part, mais il n’en ai rien, s'il utilise du scotch c’est parce que c’est un matière transparente, on ne la perçoit pas, il recherche donc la pureté et la beauté dans ses œuvres comme dans ses expositions .
Le refus de cloisonner les visuels est constant chez Tillamans. Il juxtapose ses oeuvres d'une manière inatendue : certaines encadrées, d'autres nus, certaines agrandies, d'autres coupées, certaines minuscules, d'autres de plusieurs mètres de large.
Très vite, il a commencé à monter des expositions extrêmement originales de ses travaux dans diverses galeries. En accrochant côte à côte des photos, des formats géants imprimés au jet d'encre et des pages de magazines, il affichait sa volonté de faire jouer dans son travail les synergies entre deux univers, la presse écrite et l'art.
Le refus de cloisonner les visuels est constant chez Tillamans. Il juxtapose ses oeuvres d'une manière inatendue : certaines encadrées, d'autres nus, certaines agrandies, d'autres coupées, certaines minuscules, d'autres de plusieurs mètres de large.
Très vite, il a commencé à monter des expositions extrêmement originales de ses travaux dans diverses galeries. En accrochant côte à côte des photos, des formats géants imprimés au jet d'encre et des pages de magazines, il affichait sa volonté de faire jouer dans son travail les synergies entre deux univers, la presse écrite et l'art.
British art show, nottingham contemporary, du 23 octobre 2010 au 9 janvier 2011 |
Ces compostitons installent un dialogue entre les oeuvres accrochées sur les murs, mais aussi avec ce qu’il appelle des “tables”, six planches de bois qui servent de support à des collages d’images hétéroclites (publicités, cartes postales, photocopies), d’objets trouvés et de textes d’origines et de langues diverses, portant sur l’astronomie, l’homophobie, la religion, les Roms ou Radovan Karadzic.
Le parti pris pour l’installation et la variété des formats et des techniques d’impression, où la photocopie côtoie le C-print, tendent à créer un collage géant qui traite chaque mur comme partie d’une composition plus large et qui finit par englober le spectateur lui-même.
Memorial for the victims of organized religions, 2006 |
Wolfgang Tillmans au National Museums Liverpool
Expo Art Gallery, Liverpool, du 18 septembre au 12 décembre 2010 |
Lors de ses expositions Wolfgang Tillmans met en scène ses œuvres des façons très personnel : certaines encadrées, d'autres nus, certaines agrandies, d'autres coupées, certains minuscules, d'autres de plusieurs mètres de large.
Il reprend ce style de présentation pour son exposition à l’Art Gallery Liverpool, où ses œuvres sont dispersées entre les peintures et sculptures de la collection du Musée.
"C'est, en quelque sorte, mon intervention artistique. Je considère toujours mes expositions comme des installations. Ce sont des photos dans un espace, et pas seulement des images en séquence sur un mur."
Pour cette exposition il a tout d’abord étudié les catalogues des collections du Musée afin de trouver des liens entre les œuvres exposées et de ses propres pièces. Par coïncidence, l'une des œuvres du Musée était «Ruines de la chapelle de Holyrood »par Louis Jacques Mandé Daguerre, l'inventeur du daguerréotype, premier procédé de photographie réussie (Il produit une image sans négatif sur une surface en argent,polie comme un miroir, exposée directement à la lumière) et à sa droite un Paysage de Turner, une image presque abstraite dans les blancs et oranges. Tillmans met alors ses pièces Lighter AC3 et Lighter, rouge II de l'autre côté.
"Au cours des 10 dernières années, j'ai beaucoup travaillé avec des matériaux purement photographique et de la lumière dans la chambre noire, faisant des photos que je ne serai pas capable de faire avec de la peinture », explique t-il. "Il est donc intéressant de mettre mes réalisations juste à côté de Daguerre et des peintures de Turner, qui sont des œuvres qui traitent essentiellement de la lumière. Mes pièces aussi parlent de lumière, mais d'une manière contemporaine. "La grande nouveauté de cette exposition est, « Freischwimmer 151 » une impression à l’encre de 5m sur 4m, non encadré, qui remplace une tapisserie vieille de 500 ans.
En observant « Freischwimmer 151 » on a l’impression de voir un épais brouillard ou une vague gigantesque déferlant sur un paysage fantomatique, tandis que sa palette de turquoise et de bleu ressemble aux couleurs des peintures de la Renaissance qui l'entourent. De plus « Freischwimmer 151 » contraste avec le mur rouge sur lequel elle est accrochée, donnant ainsi un effet de profondeur.
«Parce que l'œil comprend que c'est une photographie, il fait des associations beaucoup plus rapidement et fait travailler l’imagination, alors que si c’était une peinture, vous voudriez voir les marques du pinceau sur la toile, et l’imaginaire disparaitrait», explique Tillmans.
Exposition Art Gallery, Liverpool |
Dans une autre pièce se trouve « Faltenwurf II », une photographie d’un T-shirts jeté sur une chaise. Le tissu conserve la forme de la personne qui le portait, donnant l’impression d’une sculpture. Il se trouve entre les portraits de Joseph Wright of Derby, et Gainsborough.
«Ces portraits m’ont toujours frappé comme étant principalement une étude de draperie. Même s'ils sont sur une personne, il semble que les peintres ont pris plaisir à peindre les plis et les reflets de lumière sur les tissus élaborés, ce qui est, je crois, le défi d'un artiste », explique Tillmans. "Bien sûr, ils ont peint des vêtements super cher contrairement à moi, je met en scène des vêtements du quotidien comme le noir T-shirts que j'ai ensuite étudier avec une attention similaire, au jeu d’ombre et lumière."
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